Né en 1867[1], André Devambez est le fils du graveur, imprimeur et éditeur Édouard Devambez, fondateur de la Maison Devambez à Paris. À sa naissance dans le 1er arrondissement[2], son père a vingt-trois ans et sa mère vingt-deux.
André grandit dans une ambiance artistique et décide très jeune de devenir un artiste. Dès son plus jeune âge, André Devambez travaille également avec son père. Ils conçoivent dans l’atelier du passage des Panoramas, où se situe la Maison Devambez, papiers à lettres, menus, impressions artistiques et diverses publicités, tous animés d’un fourmillement de vie qui font le succès de la Maison. Il étudie à l'École des Beaux-Arts de Paris dans l'atelier du peintre Benjamin Constant, et reçoit aussi des conseils de Gabriel Guay et de Jules Lefebvre à l’académie Julian[3].
Il expose au Salon des artistes français dès 1889 et y obtient une médaille de 2e classe en 1898, année où il passe en hors-concours[4].
Membre du jury du Salon des artistes français, il obtient le grand prix de Rome en peinture de 1890 et se lie d'amitié avec le peintre Adolphe Déchenaud dont il fait le portrait lors de son séjour à la Villa Médicis[5].
il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1911 et est élu à l'Académie des beaux-arts le 7 décembre 1929 en replacement d'Henri Gervex[4].
Il est chef d'atelier de peinture à l'école nationale supérieure des beaux-arts de 1929 à 1937.
Il meurt le en son domicile au no 19 avenue d'Orléans dans le 14e arrondissement de Paris[6], et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (42e division)[7].
Devambez oriente son art vers les représentations de scènes de la vie moderne. Le musée d’Orsay à Paris conserve neuf de ses œuvres, dont son tableau le plus connu, La Charge. Cette scène de rue dramatique, peinte en 1902, montre la violente confrontation entre la police et les manifestants sur le boulevard Montmartre, vue de la fenêtre d'un étage élevé. Cette perspective plongeante se retrouve régulièrement dans l’œuvre de Devambez.
Très caractéristiques aussi sont ses « tous-petits », des tableaux peints sur bois en petit format[8].
En 1910, il est invité à réaliser des panneaux décoratifs pour la nouvelle ambassade de France à Vienne. Il choisit comme thème les inventions de son temps, peignant le métro, un omnibus, un avion, un aéroplane.
Le dessinateur et graveur
André Devambez produit un nombre considérable de dessins, y compris un album de douze eaux-fortes, issues d’un tirage limité à 150 exemplaires en 1915. Les douze gravures de cet album représentent des scènes de la Première Guerre mondiale, aux titres suivants : Le Froid, Les Trous d’obus, Le Bouclier, L’Incendie, Un Schrapnell, La Pluie, L'Espionne, Les Otages, Gare la Marmite, Les Réserves, Le Charbon, Le Fou.
L'illustrateur
Devambez écrit et illustre aussi des livres. Auguste a mauvais caractère (1913) est un livre pour enfants avec ses illustrations coloriées à la main par le maître du pochoir stencil technique, Jean Saudé. Les illustrations originales sont présentées à une exposition l’année suivante au palais de Glace. C'est le premier d’un grand nombre de livres pour enfants, Histoire de la petite Tata et du gros patapouf, Les Aventures du Gros Patapouf et Les Aventures du Capitaine Mille-Sabords. Ces histoires trouvent peut-être leur origine dans celles qu' André Devambez racontait à ses deux enfants[Interprétation personnelle ?], Pierre (1902-1980) qui deviendra archéologue et conservateur des antiquités grecques et romaines du Louvre, et Valentine (1907-2003), qui sera artiste et professeur de dessin[9].
André Devambez illustre également des ouvrages d'Émile Zola (La Fête à Coqueville[10]), Charles Le Goffic (Le poilu a gagné la guerre, 1919), et Claude Farrère (Les Condamnés à mort[11]).
Tombé relativement dans l'oubli, il est remis à l'honneur en 1988 par une exposition au musée de Beauvais (donation du fonds d'atelier) et surtout par celle organisée, en 2022, par le musée des beaux-arts de Rennes et le Petit Palais de Paris (du 9 septembre 2022 au 5 février 2023)[13].
Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1938[26].
Réception critique
Arsène Alexandre, du journal Le Rire, écrit en 1913 : « Devambez nous livre un spectacle extrêmement vivant et toujours imprévu, bien qu’il soit emprunté à la réalité la plus stricte. Devambez fait non seulement du fantastique avec le réel, mais il fait aussi du réel avec le fantastique. »
↑André Devambez, « Quatre compositions sur les voyages de Gulliver », L'Illustration, , p. 33-37 (lire en ligne).
↑« André Devambez », sur Petit Palais, (consulté le )
↑(es) Bellas Artes, « La Place Pigalle (El 14 de julio en la Plaza Pigalle) », sur bellasartes.gob.ar (consulté le )
↑« André Devambez », sur www.mnbaq.org (consulté le ).
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « Plage d'Yport », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Alexandre Lafore, « Le Petit Palais acquiert trois œuvres d'André Devambez », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « Concert Colonne », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « La Charge », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « Le seul oiseau qui vole au-dessus des nuages », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « Portrait de Paul Léon », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie - Valéry Giscard d'Estaing, « André-Marius Aillaud et Jacques Pierre », sur musee-orsay.fr (consulté le )
↑Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, « La Barricade, Commune de Paris, mai 1871 », sur collections.chateauversailles.fr (consulté le )
↑Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, « Philippe Pétain, maréchal de France », sur collections.chateauversailles.fr (consulté le )
↑(en + de + fr) Alexander Roob, The history of press graphics : 1819-1921, Cologne, Taschen, , 603 p. (ISBN978-3-8365-0786-8), p. 488
↑Catherine Méneux, « Formes et présences de l’image publicitaire dans l’art d’André Devambez: », Sociétés & Représentations, vol. N° 54, no 2, , p. 297–306 (ISSN1262-2966, DOI10.3917/sr.054.0297, lire en ligne, consulté le )
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
André Devambez, sur Wikimedia Commons
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Pierre Couvreur, A propos de bottes, Chansons d'occupation, ill. de André Devambez, Imprimerie Nuez et Cie, Lille 1919
René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, t. 1, A-E, Art & Édition, .
Noémie Bertrand, Michel Ménégoz, André Devambez, 1867-1944, [catalogue d'exposition, -], Ville de Neuilly-Plaisance, 1992.
André Devambez (1867-1944), Vertiges de l'imagination, Paris, Petit Palais / Musées de la ville de Paris, , 368 p. (ISBN9782759605194)
Liens externes
Ressources relatives aux beaux-arts :
Artists of the World Online
Bénézit
Bridgeman Art Library
British Museum
Delarge
Galerie nationale de Finlande
MNBAQ
Musée d'Orsay
Musée du Prado
Musée national du Victoria
MutualArt
National Gallery of Art
RKDartists
Union List of Artist Names
Ressource relative à la littérature :
Internet Speculative Fiction Database
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Deutsche Biographie
Notices d'autorité :
VIAF
ISNI
BnF (données)
IdRef
LCCN
GND
Pologne
NUKAT
Tchéquie
WorldCat
v · m
Membres de la section de peinture de l'Académie des beaux-arts